Museoteca - Une Odalisque dite La Grande Odalisque, Ingres, Jean-Auguste-Dominique
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Informations chef-d'oeuvre

Titre: Une Odalisque dite La Grande Odalisque
Artiste: Ingres, Jean-Auguste-Dominique
Technique: Huile sur toile

Cette femme allongée sur un divan est offerte par sa nudité et son visage tourné vers nous. Le titre de l'oeuvre, signifiant "femme de harem", ainsi que les accessoires orientaux qui l'entourent suggèrent l'Orient sensuel. Mais cette femme est aussi discrète parce qu'elle ne montre que son dos et une partie d'un sein. Le thème du nu, majeur en Occident, était surtout lié à la mythologie depuis la Renaissance, mais Ingres le transpose ici dans un ailleurs géographique. Le sujet de l'odalisque a séduit précédemment Boucher au XVIIIe siècle et sera repris plus tard par Théodore Chassériau (1819-1856), élève d'Ingres. De nombreuses oeuvres du maître se rattachent à l'orientalisme, tout au long de sa carrière, notamment Le Bain turc (musée du Louvre) peint à la fin de sa vie. Le nu féminin a constitué le thème favori d'Ingres avec la peinture d'histoire et le portrait.

La soeur de Napoléon, Caroline Murat (1782-1839), reine de Naples, a commandé ce tableau en 1813. Il devait faire pendant à un autre nu, appeléLa Dormeuse de Naples, détruit en 1815. La Grande Odalisque a été peinte à Rome où Ingres était arrivé en 1806 comme pensionnaire de l'académie de France. Il allait rester en Italie jusqu'en 1824 car son art déplaisait à Paris.
Ses oeuvres du Salon de 1806 (Caroline Rivière et Madame Rivière, musée du Louvre), puis ses envois de Rome (La Baigneuse dite Baigneuse Valpinçon et Oedipe explique l'énigme du sphinx, musée du Louvre) n'avaient pas en effet été appréciées. L'exposition de La Grande Odalisqueau Salon de 1819 a confirmé l'incompréhension des critiques envers son style. On lui a en particulier violemment reproché son mépris de la vérité anatomique qui le distinguait de son maître Jacques Louis David (1748-1825).

Dans son oeuvre, en effet, Ingres donne la première place au dessin. Pour créer beauté et sensualité, il privilégie les lignes allongées et sinueuses, par exemple dans le dos de la femme. Les volumes du nu, baignés d'une lumière égale, sont atténués dans un espace sans profondeur. Ingres était en cela influencé par son goût de la peinture maniériste et peut-être des enluminures persanes. En contraste avec cette abstraction des lignes, le rendu des détails, des matières des tissus par exemple, est illusionniste. Ce même mélange paradoxal se retrouve dans l'art du grand sculpteur Antonio Canova (Psyché ranimée par le baiser de l'Amour, musée du Louvre). L'oeuvre se distingue encore par sa subtile économie de couleurs. Ce motif sensuel est traité dans une harmonie froide soutenue par les draperies bleues. L'or des autres tissus fait de cette odalisque une figure de rêve et de mystère.


Sorce: Musèe du Louvre

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